L'horloge
Baudelaire,
dans les Fleurs du Mal, écrit l'Horloge
en 1857. Plus d'un siècle plus tard, Mylène Farmer
rend hommage au poète en chantant ses vers.
Comment Baudelaire a-t-il pu donner une vision de
l'homme en fonction du temps qui passe ? Rappelons que
le temps est un thème assez fréquent chez Mylène
notamment dans l'album ASJ dans lequel l'Horloge
entame l'album majestueusement.
Pour commencer nous étudierons la notion d'un
discours d'avertissement puis d'une caractérisation de
l'être humain en passant par la présence obsédante du
temps.
Pourquoi passer par un discours d'avertissement ?
Tout d'abord dans le poème, plusieurs marques de
discours sont présents avec une phrase introductive
précise émetteur (Horloge) récepteur (homme) et
synecdoque (« doigt ») Le verbe « dit » introduit la
parole de l'Horloge au vers 2 avec le discours qui
commence par des guillemets.
Il n'y aura qu'un seul indice se rapportant à
l'émetteur initial « mon gosier » au vers 14. De plus,
plusieurs indices du récepteur avec « toi » aux vers
2, 10 et 13 montrent l'implication du lecteur.
L'avertissement de l'Horloge ramène l'impératif «
souviens-toi » aux vers 2, 10, 13, 17, 19 qui implique
une récurrence. L'Horloge demande le souvenir, en
rappelant la brièveté de la vie (il faut donc en
profiter.) De plus le rythme « souviens toi » traduit
le battement de l'Horloge.
Pour terminer cette partie, il y a un discours
polyphonique : dans la 3ème strophe nous avons un
discours dans le discours en utilisant les verbes de
parole « chuchoter » au vers 10, « dire » au vers 11 ;
discours qui sera de plus en plus fort avec « tout te
dira » au vers 24. L'Horloge est polyglotte (vers 14)
qui rappelle le mythe de Babel : le temps est partout
donc l'homme ne peut pas fuir le Temps.
Ce poème prend la forme d'un discours destiné à
impressionner le lecteur, autant par son thème que par
ses procédés d'énonciation.
Le Temps est un thème récurrent dans ce texte.
L'Horloge est le titre et le thème initial. Il y a une
progression du temps représenté par l'Horloge :
«seconde », « minutes », « jour », « mort » sur 24 vers
(qui est donc le cycle d'une journée.)
La représentation du temps y est effrayante :
«sinistre » au vers 1 qui veut dire en latin « conduit à
la mort » ; « dévore » au vers 7, « pompé » au vers
12. Le mot insecte rappelle la mouche et le moustique
avec « pompé. trompe immonde » qui sont des symboles
diaboliques. L'allégorie du temps avec « joueur avide
» qui insiste sur la peur du Temps. Le seul élément
restant positif est « gangues » pleines d' « or »,
pour le temps.
La brièveté de la vie est explicité :le futur est
employé pour désigner la mort. Un chiasme au vers 19
(AB puis négatif A négatif B) insiste sur cette idée
avec en plus « je suis autrefois » qui paraît
illogique au premier abord mais qui est réel si l'on
se place du côté du temps.
Le temps apparaît comme un Dieu polymorphe et
effrayant.
Pour finir, la caractérisation de l'être humain est
représenté par le « nous » qui a une valeur générale
des hommes. La répétition de « chaque » aux vers 7 et
8 rappelle la notion d'universel.
Aux vers 15 « mortel folâtre » désigne Dieu ; au vers
14 « métal » insiste sur la froideur ; au vers 4
«cible » indique la précision et enfin au vers 9 « 3600
fois par heure » indique la précision qui sont des
valeurs universelles.
La jouissance apparaît à la deuxième strophe avec
«plaisir »au vers 5, « délices » au vers 7, « prodigue
» au vers 13, « vertu encore vierge » qui montre que
l'homme n'est pas vertueux et que c'est un être de
jouissance (de la vie) . Ainsi qu'une comparaison
allégorique du plaisir avec « ainsi qu'une sylphide »
au vers 6 qui est une femme de plaisir.
Enfin la notion de mort est présente, dans
laquelle l'homme semble dominé, écrasé puisque la mort
lui fait peur.
La mort a un point de vue dominant sur l'homme.
La vision de l'homme est forcément dominée par le
Temps..
Pour comprendre, il vaut mieux avoir le texte, c'est par Ici